Appelé « Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles », la disparition des abeilles est une préoccupation d’échelle mondiale. Depuis 2007, autorités et associations américaines suivent avec intérêt l’évolution des abeilles, de leur élevage à leur production. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs observations font froid dans le dos. Chaque année, une moyenne de 30.5% des colonies d’abeilles disparaîtrait. Avec elles, c’est tout un écosystème qui est remis en cause. En France, le constat n’est pas plus glorieux et les résultats sont équivalents. En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont été contraints de cesser leur activité. Causes, effets, solutions : où en sommes-nous à propos de la disparition des abeilles ?

La cause de la disparition des abeilles

On attribue à Albert Einstien la citation suivante : « Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ». Bien que certains contestent l’authenticité de cette citation, les faits n’en demeurent pas moins inquiétants car l’abeille est un maillon indispensable de la chaîne alimentaire. Quelles sont les causes de la disparition des abeilles ? Vaste question qui a fait couler beaucoup d’encre.

Usage abusif de pesticide 

Les spécialistes s’accordent à dire que l’utilisation de produits chimiques tels que les pesticides et les produits phytosanitaires dans l’agriculture tient un rôle majeur. En butinant des plants traités chimiquement, les abeilles sont désorientées, ne retrouvent plus leur ruche et sont exposées à un affaiblissement de leur système immunitaire ainsi qu’aux maladies pouvant entraîner leur mort.

C’est la principale cause de cette hécatombe ! L’usage abusif de pesticide, et plus précisément les néonicotinoïdes, anéantissent les ruches. Ces neurotoxiques puissants affaiblissement et désorientent complètement les butineuses, incapables de retourner vers leur ruche. Cela a aussi pour effet de les exposer davantage aux risques d’attaques de la part de nouveaux prédateurs apparus ces dernières années. Parmi les marques qui utilisent le plus cet agent nocif on retrouve Cruiser, Gaucho et Pancho. 

Les Varroas et frelons asiatiques

Et ce n’est pas tout ! Les abeilles doivent également faire face à des attaques plus « naturelles », comme celle de ces acariens parasites qui portent le nom de Varroa et qui s’en prennent aux adultes, aux larves et aux nymphes.

On tient de la même façon responsable le frelon asiatique, connu pour être un redoutable adversaire. Posté devant la ruche, il attaque les abeilles chargées de pollen en leur coupant la tête qu’il transforme en boule pour nourrir ses larves. Une ruche peut ainsi être décimée par à peine 10 frelons d’Asie.

Le frelon asiatique a été introduit accidentellement en France en 2004. Il existe des pièges faits maisons faciles à construire et très efficaces. En cas d’invasion, vous pouvez aussi avertir votre mairie.

Les monocultures

Les cultures uniques sont un véritable désastre écologique et desservent grandement aux abeilles. La réduction de la biodiversité engendrée par les monocultures empêche les abeilles de polliniser une les plantes et les fleurs. On dit que sur une centaine de plantes alimentaires, plus de 70 seraient pollinisées par les abeilles ! Or, en se cantonnant à cultiver une seule variété sur un même champ on limite les possibilités pour les abeilles de polliniser plusieurs espèces. 

La modification de l’environnement

Dernier facteur, et pas des moindres, la dépendance des abeilles à leur environnement. L’agriculture intensive a provoqué la disparition des haies, des prairies fleuries et de tout un ensemble d’espèces végétales auquel les insectes avaient recours pour se nourrir. Cédric Alaux, chercheur, a démontré que les abeilles nourries par le pollen de cinq espèces végétales différentes disposent d’un système immunitaire bien plus résistant. De la même façon, la qualité nutritionnelle est elle aussi supérieure et favorise une bonne croissance des larves.

Des effets à petite et grande échelle

Bien qu’il faille reconnaître une prise de conscience récente au sujet des effets collatéraux de la disparition des abeilles, le sujet reste considéré par certains comme secondaire. Ceux qui l’ignorent pourraient être surpris, car l’abeille assure un équilibre indispensable des écosystèmes. On parle de 80% des végétaux dépendants de leur pollinisation (rien que ça !). Et ces plants, me direz-vous, ne peut-on pas s’en passer ? Et bien non, car ils permettent à de nombreux autres insectes, oiseaux et mammifères de se nourrir tout au long de l’année. Pour résumer, si les abeilles disparaissent, d’autres espèces suivront le mouvement… et il va sans dire que l’homme ne tardera pas à en pâtir. On estime à ce jour devoir aux abeilles près de 35% de la production agricole mondiale destinée à la consommation humaine.

Quelles sont les solutions pour lutter contre la disparition des abeilles ?

Dans le cadre de la loi sur la biodiversité, la France a interdit depuis 2018, le recours à 5 néonicotinoïdes. Malgré cela, les efforts des pouvoirs publics restent frileux face à une telle urgence. Au lieu d’attendre que les choses changent, il existe des solutions que tout un chacun peut mettre en place.

Cultiver des plantes mellifères

Que ce soit sur votre balcon, sur la terrasse ou si vous possédez un jardin, planter des plantes pour aider les abeilles à polliniser, mais pas n’importe lesquelles ! Optez pour des plantes mellifères, c’est-à-dire des espèces qui produisent, entre autres, du pollen. Noisetier, sauge des prés, bleuet, menthe, citronnelle, lupin, il en existe plein !

Plus de pesticides !

On a déjà vu les méfaits qu’ont les agents toxiques présents dans les pesticides. Nous n’en avons nommé qu’un, mais sachez qu’il en existe bien plus. Quand ils ne sont pas dangereux pour les insectes, c’est la terre qu’ils polluent. On trouve une quantité impressionnantes d’alternatives à ces produits chimiques, qui doivent d’ors et déjà être relégués au rang des indésirables. 

Consommer du miel de la région 

Consommer du miel local aide nos apiculteurs à développer leur activité. Conscients et soucieux du rôle central des butineuses dans l’équilibre de notre écosystème, il est primordial de les soutenir. En plus, quoi de mieux pour la santé que consommer un miel artisanal de qualité ?

Construire un hôtel à insectes

Vous êtes bricoleurs et motivés ? En voilà une aide considérable qui fera le bonheur des petites bêtes et surtout des abeilles ! Plusieurs tutos sont disponibles sur Internet. Si vous n’êtes pas un amateur de la bricole, vous pouvez aussi acheter un hôtel à insectes et l’installer (avant le printemps) dans votre jardin ! Ces installations favorisent la pollinisation, encourage la biodiversité et aide à lutter contre les parasites, rien que ça ! 

Faire un don

Le Label Abeille offre la possibilité avec seulement 1 € de parrainer 10 abeilles. Cet apport est précieuse et aide de manière directe les apiculteurs à mieux faire face à l’extinction des abeilles. Plus la ruche est saine, plus elle a des chances de s’agrandir d’année en année.

La disparition des abeilles est une véritable menace pour l’espèce humaine et met en péril la biodiversité. Maillon indispensable à notre écosystème, la pollinisation assure un tiers l’alimentation mondiale. C’est à nous d’agir et vite ! N’hésitez pas à nous faire part de vos idées dans les commentaires !